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Philippe, mécanicien du chantier Chevalier à La Ville-ès-Nonais en Ille-et-Vilaine, nous conseille dans l'hivernage mécanique. Il a une appétence réelle pour les motorisations diesel in-board et c'est avec un entrain et une bonne humeur bienveillante communicatifs qu'il nous a guidé.
Prendre son temps pour ne rien oublier
"Un hivernage" entame Philippe, "ne nécessite pas plus d'une demi-journée en général. Si tout est effectivement préparé, que vous avez les filtres, les bidons, les chiffons et tous les petits accessoires, c'est une opération relativement rapide. Cela ne veut pas dire pour autant qu'il faut aller vite. Ce sont généralement les détails anodins qu'on va oublier et qui peuvent, à un moment ou à un autre, provoquer de gros problèmes." En d'autres termes, c'est le privilège d'être plaisancier amateur, prendre son temps et aller dans le détail, au fur et à mesure des opérations, pour ne rien laisser sur le côté.
La tenue d'un journal de navigation mécanique permet de se rappeler, au moment du gros entretien, de tous les défauts minimes constatés au cours de l'année. "Il ne s'agit pas de tout noter et de se casser la tête", développe le mécanicien "Au minimum, la date, le nombre d'heures de fonctionnement du moteur et tout ce qui est anormal ou a retenu l'attention. Un démarrage un peu plus long que d'habitude, une vibration inhabituelle ou encore un flottement dans la barre, tout cela peut annoncer un problème qui couve. C'est en les notant que vous pourrez non seulement vous rappeler de leur existence, mais aussi la date de leur première apparition" ajoute-t-il.
Désamour pour les moteurs diesel
Adepte s'il en est de la motorisation diesel, Philippe nous explique ce qui - à tort ou à raison - lui donne une réputation épouvantable : "Comme tout le monde, les plaisanciers veulent une efficacité immédiate de leur moteur. Un diesel, il faut le laisser chauffer tranquillement, le laisser se réveiller pour qu'il fournisse tout de sa capacité. Si vous tirez sur un moteur diesel froid, non seulement il ne sera pas performant, mais en plus, il va s'user plus rapidement qu'il ne le devrait." La règle d'or du diesel est connue, mais cela vaut le coup de la rappeler : y aller doucement.
Un autre inconvénient important du diesel, sa sensibilité à l'eau et à la pollution. C'est pour cette raison qu'il faut nécessairement faire le plein du réservoir avec un entonnoir filtrant, qui va éviter que de l'humidité ne pénètre celui-ci.
Philippe détaille : "Le diesel a un retour vers le réservoir pour le carburant qui n'a pas été consommé. Celui-ci a été chauffé dans le moteur et il revient dans un contenant plus froid. Il va inévitablement se former de la condensation. Le secret est de tout faire pour que cette humidité n'atteigne en aucun cas le moteur et qu'elle ne puisse pas former de gouttelettes. C'est l'utilité d'une part du décanteur et, d'autre part des additifs qui vont décomposer les molécules d'eau pour empêcher la formation de gouttes."
Prenez des notes au fur et à mesure de l'entretien
La première chose à faire est de disposer d'un cahier et d'un stylo. Comme fréquemment, c'est en notant et en documentant ce qu'on fait qu'on pourra le refaire. C'est du reste ce que Philippe fait, alors qu'il possède de nombreuses années d'expérience à chaque nouvel hivernage : "Je note à quelle heure je commence et je vérifie à froid, tous les niveaux. Si je ne parviens pas à déterminer une échelle ou une mesure précise - souvent, car le moteur est sale - une photo avec le téléphone pourra faire l'affaire. Le tout est de disposer d'une référence de l'état avant d'intervenir. Précaution judicieuse que de s'assurer de pouvoir défaire au besoin ce qu'on aurait moins bien fait".
